Bonjour cher lecteur , chère lectrice,
Cet article est une synthèse de morceaux choisis d’une interview sur la communication bienveillante.
Etaient invitées @claire_dorseuil_sophrologue et @annie.ferreira11sophrologie .
Elles nous ont partagé leur grande expérience de vie, de quelques rouages nécessaires , pour éviter les conflits.
Vous pouvez retrouver l’intégralité de cet interview sur notre compte Instagram Grillagemind
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C’est quoi la communication non violente? ( CNV) ? c’est quoi la communication bienveillante et responsable (CBR).
Aubin: Qu’est-ce que la CNV a de particulier?
Annie : [..] quand j’ai suivi les enseignements, j’en ai tiré 04 fondements dans la CNV à savoir
- Observer
- Identifier
- Exprimer ses besoins
- Faire la demande
[…] le but c’est de poser une demande, de s’exprimer de la manière la plus calme qui soit et d’être entendu par l’autre, ça peut être un « oui » ou un « non » au niveau de la réponse, au niveau de ce que l’on veut obtenir. C’est tout simplement une manière de s’exprimer avec douceur voilà ce que j’ai retenu pour ma part, la sympathie, la bienveillance.
Claire : oui c’est ça, ce sont les mots principaux qui reviennent souvent quand on parle de la CNV. C’est l’empathie, la bienveillance, la responsabilité et puis aussi l’authenticité beaucoup même. Pouvoir faire avec qui on est, tout en acceptant l’autre, qui il est également. Voilà ce qu’il y’a de plus compliqué.
Aubin C’est quoi la différence entre CNV et CBR?
Annie: Dans l’appellation CNV, le terme violent m’a vraiment interpelé, de là je me suis dit comment faire pour changer cela pour que cela me convienne ? En fait ce que j’ai fait c’est de beaucoup travailler sur la vibration des mots, sur le langage. Du coup cela m’a amené à […]une Communication Bienveillante et Responsable.
Quelles peuvent etre les conséquences d’une communication violente?
Aubin: Qu’est ce qui vous a mené sur la CNV?
Annie: Moi j’ai pris conscience très tôt que nos relations humaines ne sont jamais parfaites […] Ce ressenti et ce constat, je l’ai eu quand j’étais toute petite dans mon enfance. J’ai été dans un foyer […]
[…]dans mon foyer notre père était quelqu’un qui criait souvent, il y’avait énormément de la colère dans notre famille. Et cette colère je l’ai compris de nombreuses année après, que c’était une colère qui était non exprimée et qui avait même été occultée parce qu’avant on ne parlait pas des choses comme ça évidemment. [.. ]
Cette colère que j’avais entendu, reçue avec force contre moi ça m’a donné […], l’idée de travailler sur l’intonation sur laquelle on peut demander quelque chose ou sur laquelle on peut avoir envie de communiquer avec l’autre. Et l’intonation c’est énorme […]. C’est ce que j’ai développé en CBR.
Claire : moi c’est un peu tout pareil mais ce n’était pas au niveau familial, mais au niveau professionnel. […]depuis 2009 je suis éducatrice […] d’ailleurs pour jeunes mineurs qui ont des problèmes de justice, que ce soit des criminels ou délits. En plus de ça je travaille dans un foyer, un endroit qui est fermé avec tout ce que ca peut impliquer comme violence. Il faut savoir [..]que la violence moi je ne la comprends pas, c’est quelque chose que j’ai essayé de comprendre au début. Et dans cet essai, j’ai compris qu’en fait ce n’était pas la violence qu’il fallait que je comprenne, c’était les Valeurs et les Normes de la personne que j’avais en face et les émotions. Alors je me suis demandée comment faire pour pouvoir partager […] avec des personnes qui n’avaient pas toutes les mêmes valeurs, les mêmes normes et ne ressentaient pas les mêmes émotions que moi.[…]
Quelles sont les causes d’une mauvaise communication?Fausses vérités, croyances et injonctions
Claire : on est bourrés d’injonctions, les injonctions que l’on reproduit parce qu’on les a eues petit et ensuite des injonctions qui sont liées à nos émotions directes. [..] exemple […] un enfant on va lui dire « ne mets pas la main sur le feu parce que ça brule », c’est une injonction. on l’a tous fait tout. […]
Pour les croyances, […] Dans le milieu du travail aussi, il y’a » le patron qui est la hiérarchie, c’est un vendu … », c’est une croyance ou l’inverse le syndiqué ; le patron va se dire « c’est un syndiqué, il va encore me saouler, il ne va jamais être d’accord avec moi, on va avoir que des conversations où l’on va s’effrité ». On a aussi « si tu veux être fort, il ne faut pas pleurer » alors que pleurer s’est libérateur.
Alors je pense que les croyances et les injonctions sont un premier travail de prise de conscience qu’on doit tous avoir quand on veut aborder une conversation bienveillante et sans violence. C’est se remettre soi-même en question avant même de discuter, avant d’arriver dans une conversation. ne pas se dire que celui avec qui je vais parler, il va être comme ci, être comme ça…, puis il va me dire ci, çà., ça va. Là ! c’est sur la conversation ne va pas forcement être agréable.
Annie : je voudrais revenir sur le sujet des enfants […] j’ai observé notamment chez mes petits-enfants que, quand je communiquais avec eux, avec un langage doux, un langage bienveillant, ils comprenaient tout de suite en fait ! [..]
Les enfants sont très fragiles et en même temps très forts, ils sont très à l’écoute beaucoup plus que l’adulte. […]ils comprennent tout de suite que si on utilise une intonation . […] les parents qui rentrent fatigués, les enfants n’obéissent pas à la seconde près à ce qui leur a été demandé; ca vient de l’utilisation de l’intonation ou vibration négative qui est toxique pour la compréhension de l’enfant et ce dernier va se braquer tout de suite.
Claire : le problème c’est que ce sont des injonctions; le ton de la voix entre « il faut que tu fasses tes devoirs » un peu ferme et « est ce que tu pourrais faire tes devoirs s’il te plait ? », rien que ça déjà montre la différence. En fait ce que tu transmets du coup à l’enfant c’est une injonction qui, quand l’enfant va devenir adolescent et adulte va lui-même reproduire mais c’est inconscient.
Annie : je l’avoue, je l’ai fait avec mes propres enfants, donc je n’en suis pas fière. Il y’a plein de parents comme cela. changer notre façon de communiquer avec les enfants, c’est très important de le faire.
Quelles sont les solutions?
a)Connaissance de soi
Claire : sur la connaissance de soi, avant de se connaitre, il faut d’abord commencer à se pardonner à soi, se pardonner de croire ce qu’on nous a dit, de qui on est et qu’on aimerait peut-être changer et qu’on n’arrive pas.
Annie : déjà comme conseil, n’être pas trop dur avec soi-même, ni avec les autres,[..]
Se pardonner déjà soi-même de ne pas toujours pouvoir dire les bons mots aux bons moments , ce que j’ai parfois vécu après une discussion. Je me suis dit par la suite quand j’étais seule « qu’est-ce que j’ai dit comme méchanceté, comment tu as pu dire ça », là je commençais à culpabiliser.
En fait c’est cette culpabilité qui nous fait nous enfoncer en plus finalement. On est obligé de passer par la culpabilité parce que c’est une émotion que l’humain ressent, mais il ne faut pas y rester très longtemps. c’est-à-dire ok je reconnais que je n’ai pas été sympa, la conversation était houleuse, nulle.
Pardonner également à l’autre qui n’a pas peut être compris, ce qu’on voulait communiquer [..], qu’on essayait de lui envoyer un message mais qu’on n’a pas su le faire.
b) Points de vue, Travail sur l’implicite et l’explicite
Claire : le travail sur l’implicite et l’explicite. Le cas du 6 renversé face à deux personnes. Chacun aura son point de vue propre face au chiffre. aussi chaque personne […] aura un postulat que ce qu’elle pense est juste; d’où il faudra faire un pas l’un vers l’autre. Toutefois cela ne veut pas dire un changement d’opinion mais plutôt aller avec deux points de vue différents.
Il y’a l’implicite et l’explicite face à une personne. on pense au préalable à ce qu’on dira ensuite on le dit ( c’est un filtre) et la personne en face va le recevoir, traiter en oubliant des informations en chemin. Ca peut être l’intonation émise, l’opinion qu’elle a à la base. Au final ce qu’elle va accueillir de cette conversation ce n’est pas de toi ou ce que tu attends de l’autre, c’est juste la personne […] , avec ce qu’elle pense ,[…] ses valeurs, émotions[…]. on est pas forcé d’être d’accord avec elle mais le postulat est que nous sommes tous des êtres uniques et différents.
c) Etre dans le moment présent
Annie : quand on parle, on veut s’exprimer, être dans le ressenti, oser être dans son ressenti et se dire qu’est-ce que je ressens là et comment j’ai besoin de le faire savoir à l’autre aussi. C’est pour cela que c’est très important d’être dans l’instant présent quand on a envie de faire passer ou demander quelque chose de particulier à la personne avec laquelle on veut communiquer.
. Si on a l’esprit ailleurs avec ce qui s’est passée hier et ce qu’on fera demain […] ça ne va pas fonctionner non plus.
Claire : Etre dans le moment présent tout en essayant de ne pas lutter avec ce qui nous traverse parce que plus on lutte, plus on a du ressenti. ça revient à la connaissance de soi en fait. Il faut vraiment tous qu’on apprenne à se connaitre d’abord, connaitre: comment notre corps fonctionne vu que notre corps réagit énormément à ce qu’on traverse? , comment notre tète fonctionne? comment notre conscience fonctionne? (connaissons nous les uns les autres)
d)Accepter et gérer ses émotions
Claire : […] quand tu ressens de la colère c’est quand on t’attaque dans tes valeurs […]. les valeurs ne sont pas figées. […] Comment accueillir les attaques de tes certitudes ? il faut d’abord comprendre quelle émotion te traverse et comment tu vas la gérer […]. Tout ce qui est désagréable n’est pas forcement inutile.
Annie : c’est comme cela que ca fonctionne la gestion des émotions, la maitrise des conflits débute par la gérance de nos propres émotions.[…]
Annie : [..] le blocage de la cage thoracique, les épaules qui montent; donc faire attention à la posture sur le plan physique, quand […] quelque chose [..] nous interpelle ou […] nous agresse. Cela permet de rentrer avec son moi intérieur, ton corps mais aussi avec tes émotions.
La clarification des besoins est également de mise. Savoir quand un oui est conscient et un non conscient, s’affirmer sans hésiter et le ressentir au fond de soi.
Aubin : clarifier ses besoins suppose aussi la tolérance, [..]
e)Se conditionner positivement avant tout échange
On peut utiliser la méthode Couet, en utilisant des affirmations pour se plonger dans le bon état d’esprit avant un échange.
Quelques exemples de phrases
- « Je suis bien présente, je vais accueillir ce qui va se passer sans jugement »
- « Je fais de mon mieux, je me félicite »
- « Tous les jours et à tout point de vue, je fais de mieux de mieux »
Conclusion: Ce qu’il y a à retenir
Annie : en fait ca débute par soi-même une bonne communication […] qu’est-ce que je veux vraiment? être authentique, si on n’est pas authentique on peut difficilement se faire comprendre. Même la manière de dire les choses si elles sont dites négativement on aura évidemment une réponse négative.
Claire : avant d’utiliser cet outil […] il faut pouvoir se remettre en question soi-même, chose qui est bien compliquée à faire parce qu’on est souvent convaincu qu’on a raison , notamment dans des conversations un peu houleuse ou tu veux faire passer tes convictions
Aubin : comme solution retenue, se reconnaitre, se pardonner, savoir gérer ses émotions avec la prise de conscience, être capable d’écouter activement, savoir tenir compte du moment présent.
Pour aller plus loin dans les solutions
intégralité de cet interview sur notre compte Instagram Grillagemind
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