Comment faire face à la peur du changement ?

Que diriez-vous d’un enfant qui commet plusieurs fois la même bêtise ? Et si c’était un adulte ? Dans un article précédent Accepter qui l’on est, accepter sa différence, j’avais déjà constaté que j’étais différent. J’avais des passions différentes, un fort désir de me dépasser, de servir les autres, d’exercer ma créativité. Le temps m’avait prouvé que je ne pouvais pas faire l’autruche. Cette douleur de se sentir non conforme était réelle. Après l’avoir réalisé, Je rêvassais sur les projets à accomplir dans le futur. Je construisais et déconstruisais des scénarii de succès et d’échec. Je lisais les histoires des autres qui avaient fait le pas. C’était beaucoup de lecture, mais l’ingrédient principal était absent… 

1. Je disais que je voulais changer mais mes actes témoignaient autres choses.

La procrastination étant une partenaire de longue date, je planifiais plein de choses mais n’agissais presque jamais. J’avais cette impression d’évoluer juste parce que je me documentais. Je parcourais des sites internet, trouvais des évènements auxquels assister, mais je ne réservais rien. Je regardais des vidéos de motivation, je rêvais de faire des grandes choses, mais je n’entreprenais aucune action. J’étais dans l’illusion du changement. 

2. Je me complaisais en me comparant aux autres. 

Autour de moi, des collèges ainés qui étaient là depuis des années se plaignaient des conditions de leurs missions. Eux aussi ne faisaient pas grand chose pour changer. Ils ne cherchaient ni à améliorer leurs compétences sociales, ni à rechercher d’autres alternatives (postuler ailleurs, changer d’équipe). Je ne voulais pas me retrouver plus tard frustré comme eux et n’avoir aucune alternative. “ Je ne suis pas si mal que ça finalement. Je ne suis pas le seul dans cette situation et puis moi au moins je vais m’en aller bientôt !” Me disais-je régulièrement. Je pensais que j’étais différent car j’avais l’intention de partir. Quelle naïveté !! S’il suffisait d’avoir une intention pour changer, ça se saurait depuis longtemps. Et puis en quoi est-ce que comparer ma situation à celles des autres pouvait résolvez mon mal être ? 

3. Je n’écoutais pas ma douleur, alors elle me rappelait à l’ordre. 

Comme un enfant têtu, je répétais sans cesse la même bêtise, celle de ne pas agir. C’est alors que j’ai observé une curieuse récurrence… Tous les mois, un évènement survenait pour me rappeler que je n’étais pas à ma place. Ça pouvait être à cause d’une prise de décision, le fait que je me sente profondément incompris, ou injustement sollicité. C’était comme si la vie venait appuyer sur une blessure intérieure que j’avais, quand je passais trop de temps sans agir. Et plus le temps continuait de s’écouler, ce genre de rappels à l’ordre devenaient de plus en plus fréquents et insupportables. Avec une certaine récurrence toutes les 2 ou 3 semaines. J’ai finalement fait ce que j’aurai dû faire depuis longtemps… 

4. Les solutions : Affronter sa peur, Accepter le changement 

1. Votre douleur est votre meilleure alliée. Elle vous oriente et ne vous trompe jamais. 

Vos douleurs, ce sont d’abord vos émotions et les souvenirs rattachés. Qu’elles soient perçues comme négatives ou positives, elles ont une information, un message pour vous. Ne pas les écouter augmentera votre dette émotionnelle. En revanche, plus vite vous leur accordez de l’attention, plus vite vous comprendrez d’où vient votre gêne. Cela vous indiquera la direction à suivre, même si elle n’est pas très précise. 

2. Votre parcours est unique. Vous seul en êtes responsable. 

Il ne s’agit pas d’une compétition. Il s’agit d’un dépassement de vous-même. Vous avez votre couloir qui est unique. Regarder les autres pour vous inspirer, pour apprendre. Être envieux, jaloux ou orgueilleux, c’est naturel. Toutefois, vous pourriez canaliser cela vers votre projet de changement. Votre mal être, cette sensation de ne pas être à votre place est la vôtre. Cette partie de vous qui ne s’exprime pas, est celle dont vous devriez prendre le plus soin. 

3. Seules vos actions sont les témoins vivant de votre volonté 

Le bavardage ne sert pas à grand-chose. Au début, c’est important pour évacuer son mal être. Mais après, on se rend très vite compte que l’on n’avance pas. Assurez-vous de ne pas tomber dans le piège en répondant à ces questions :

  • Quels sont vos engagements ?
  • Quels sont vos actions ?
  • Comment allez-vous le mettre en place ? 

Mettre en place chaque jour une action concrète aussi petite soit telle dans la direction du changement, peut avoir de grandes conséquences sur le long terme. Le changement rapide et radical n’existe pas, c’est une illusion. L’action peut être de s’octroyer du temps pour trouver les tenants et les aboutissants de votre douleur, de structurer votre projet, d’envoyer un email pour en parler, rencontrer un mentor, est. 

Vous n’êtes pas seuls. Même si géographiquement, vous êtes isolé, vous n’êtes pas seuls. Gardez-le bien en tête. La communauté de gens “bizarres” qui veulent se dépasser existe déjà et est quelque part. Elle n’attend que vous ! Alors allez de l’avant, à vous de jouer. 

Et surtout, prenez soin de vous.

Aubin Heudou

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