Nous avons tous dans la tête plusieurs projets mais combien sont arrivés au bout. Ainsi on se pose de nombreuses questions à chaque fois :
«Est-ce que la prochaine fois ça va être aussi difficile ? »
« Combien de fois vais-je devoir relire mon texte avant de pouvoir le publier ? »
C’est ce que je me suis demandé dans un froid lors d’un après-midi, assis dans un café après une nouvelle séance de travail qui m’avait donné peu de résultats.
Mon deuxième projet était “presque“ prêt à l’emploi depuis deux semaines et j’avais “juste“ besoin de faire un petit effort pour le terminer.
En réalité
J’ai toujours eu du mal à passer d’un travail moyennement intense à un sujet qui doit être terminé de suite. S’imaginer traverser cette douloureuse trajectoire de concentration à chaque fois était une épreuve mentale. Je savais que c’était un problème mais je n’avais pas encore la solution. Je l’ai eu en lisant un livre intitulé Deep Work (Travail en profondeur).
La première leçon : franchir la ligne d’arrivée est toujours le plus difficile.
Ce point était crucial. J’avais sous-estimé la dernière partie du travail, c’est pourquoi je prévoyais des séances de travail moyennement intenses en espérant que cela suffirait. La réalité était bien différente. Je n’utilisais pas l’outil approprié pour la tâche concernée. Une concentration intense était l’outil dont j’avais besoin pour clore mes projets.
Deuxième leçon : Pour les procrastinateurs chroniques, Franchir la ligne d’arrivée est perçue comme étant encore plus difficile.
On a toujours tendance à négliger les “petites étapes” qui restent. Comme on arrive à se visualiser ce qui reste faire, on perçoit la facilité partout. La distorsion entre “connaitre ce qu’il faut faire “ et “ réaliser de ce qu »il faut faire “ est alors déroutante. On finit toujours par découvrir qu’il avait plein de choses que l’on ne voyait pas venir. Les efforts de concentration requis pour les supplanter sont encore plus difficiles à accepter.
De plus si l’on souffre de troubles d’attention, c’est encore plus ardue.
Dans le livre Deep Work, l’auteur Cal Newport décrit les techniques utilisées par les personnes les plus innovantes de l’époque.
Il explique que différents systèmes existent selon le contexte dans lequel nous nous trouvons. L’un d’entre eux semble être le plus approprié pour personnes qui travaillent aux horaires classiques: la philosophie rythmique du travail en profondeur.
En écoutant son livre, j’ai réalisé que je devais personnaliser et intégrer une concentration intense et profonde dans mon emploi du temps quotidien et hebdomadaire. L’art “d’entrer dans la zone“ devait devenir une habitude si je voulais terminer des projets étant donnés le peu d’attention dont je disposais. Je n’aurai plus à me soucier des transitions entre les états « en cours” et “achever ».
Maintenant la question qui se pose est : comment pouvez-vous, en tant que procrastinateur chronique, personnaliser le Deep Work pour toujours traverser cette ligne d’arrivée ?
Voici quelques décisions préalables que vous devez examiner avant de commencer, ce qui , une fois immergé pourra vous aider.
Règle 1 : un seul sujet pour une seule session.
Idéalement, vous devriez viser à répondre à une maximum de 3 à 5 questions par sujet.
Règle 2 : 45 min à 3 heures d’affilée sont nécessaires pour une session de Deep Work.
Une fois que vous avez commencé, ne bougez pas avant de vous sentir fatigué ou dépassé
Règle 3 : pas de longue pause avant la fin de la session.
le résultat est immédiat il suffit de suivre à la lettre ces règles qui vous feront sortir peu à peu de la procrastination chronique.
l’environnement est un facteur clé qui facilite l’application des règles énumérées donc suivre ces étapes favorisent la concentration.
Étape 1 :
- Réglez votre espace mental pour éviter toute distraction interne.
- Dites non sans aucune exception aux idées futures qui ne sont pas liées au sujet.
Étape 2 :
- Définissez votre espace physique pour éviter toute distraction externe
- Mettez des bouchons d’oreille
- Prenez un siège où il y a peu de monde
Étape 3:
Paramètrez votre corps et votre esprit pour restreindre les déplacements physiques. Pour cela utiliser un outil spécifique pour une action spécifique :
- Prendre un stylo et un bloc de papier pour faciliter la prise de note l’expression d’idées.
- Utiliser le téléphone pour rechercher des informations nécessaires sur google. La petitesse de l’écran oblige à ne pas se disperser
- Prendre son ordinateur portable et le déconnecter d’Internet pour traiter les idées manuscrites et recherches Internet.
- Apportez vos récompenses avec vous avant de commencer la session (cela peut être de l’eau, du chocolat, … Le plus important c’est que ce soit près de vous)
Etape 4 :
Restreindre les déplacements mentaux ?
- Si vous vous sentez coincé ou dépassé par une question :
- Prenez 5 minutes pour aborder une tâche non créative que vous n’aimez pas habituellement (papier de remplissage, répétition, etc.) Ensuite, revenez pour continuer.
- Identifiez et commencez par la sous-tâche la plus facile dans la tâche critique
Une fois toutes ces conditions définies, tout se mettra en place. Vous ressentirez un immense sentiment de fierté et de soulagement pour terminer vos projets à temps. Je vous mets au défi de l’essayer.
Ce que vous devrez apprendre par la suite, c’est comment faire de vos sessions Deep Work, une habitude.
Auteur: Heudou Tchihikou Aubin
« Un procrastinateur qui a choisi de réaliser ses rêves à cause de la frustration et de l’autocritique“